Les joies de l'empathie en milieu professionnel. Tant que l'on oublie pas que nous sommes un expert en caméléon, tout se passera bien. Mais si l'on commence à s'identifier à une couleur... Notre nature profonde en pâti, à défaut d'auto-empathie...
L'empathie est hautement valorisée par les temps qui courent.
À l'époque où l'on prône les soft-skills et autres anglicismes correspondant à des valeurs intérieures, des qualités humaines et une richesses personnelle, comment tirer au clair et avec justesse l'usage que l'on souhaite faire d'une qualité précieuse : l'empathie ?
Il est très fréquent que les écoutants finissent par se colorer des "problèmes" qu'ils écoutent ou de leurs émetteurs. Bien que cela touche à une belle qualité et noblesse humaine, il faut rester discernant. L'empathie à pour fonction de nous permettre de ressentir ce que l'autre vit en nous mettant à sa place. Néanmoins, lorsque cette fonction est activée par défaut, ces ressentis s'invitent en permanence en nous et nous finissons par absorber malgré nous les états d'âmes et états d'être des personnes que nous côtoyons.
Donc faire éponge, temporiser, absorber, prendre sur soi, prendre la charge ou se mettre au diapason. Le seul hic dans cette pratique est fréquemment l'absence de réelle décharge des sujets et états perçus. Comment s'y prendre pour ne pas rester gorgé et plein de ces états qui s'invitent en nous et qui parfois cherche à y élire domicile ?
Quelle est ma vraie couleur ?
De l'empathie gluante à la compassion libératrice.
L'astuce pour sortir de l'empathie gluante est d'apprendre à se laisser traverser par ce que l'on ressent. Et notamment à pouvoir contacter les états de l'autre pour "prendre l'information de ce qu'il vit", mais sans inviter ces états en nous.
Pour cela plusieurs approches existent. Dans les métiers énergétiques, nous appelons ça confier à plus grand que soi ou transmuter les énergies perçues.
Dans le premier cas, c'est le principe de l'éponge. Celle ci absorbe les liquides présents sur les surfaces et à son contact, mais sans évier dans lequel être essorée, une fois gorgée, elle se mettra à répandre le contenu de ce qu'elle a absorbé autour d'elle. Donc souvent ce sont nos proches qui en pâtissent.
Si les émotions, stress et tensions sont vus comme des liquides, il s'agit de trouver comment les laisser s'écouler. À l'image des plaques d'égout présentent dans nos villes, l'eau a besoin d'un canal vers lequel s'éconduire. La personne empathique peut ainsi apprendre à qui confier et remettre les énergies perçues et souvent polluantes... Fréquemment, ce rôle est celui de la nature, de la terre, des élémentaux, qui naturellement accueillent les émois.
Concernant la transmutation, la plus classique est celle du sport ou de l'alimentation. On transforme dans notre corps ce que l'on a perçu, les canaux d'élimination naturels, appelés émonctoires, sont alors sollicités. Se met alors en place un processus de digestion. On apprend par la suite d'autres pratiques, comme la respiration, le mouvement, l'élimination par activité physique, ou d'autres comme la qualité de l'alimentation pour une évacuation saine des déchets organiques et stockages émotionnels. Ainsi que s'ouvre à nous des pratiques compatissantes, pour contacter sans éponger.
Enfin, les pratiques d'accueil, comme la méditation, le yoga, la contemplation, permettent aux processus d'intégration de poursuivre leurs cours sereinement. Laissant remonter à la surface les sujets non-réglés ou non-digérés. On apprend ainsi à les laisser finir leur chemin vers une voie de sortie. Et surtout cesser de les stocker en nous. Ce qui nous libère d'un rôle de porteur de charge ou responsable des émois des autres.
La clef étant de trouver les moyens qui nous sont accessibles et agréables dans l'usage pour conduire les charges émotionnelles, stress, tensions que l'on perçoit dans les environnements avec lesquels nous sommes en contact. Se faisant, les systèmes auxquels nous sommes liés s'allègent.
Enfin les vannes s'ouvrent.
Le retour au neutre pour ne pas s'y perdre.
Enfin le réel challenge derrière l'empathie, est la capacité à se laisser traverser. Comme le disent les moines bouddhistes, écoutez et accueillez, mais n'oubliez pas de laisser grand ouvert le "fond de la poubelle" pour que son contenu retourne à la terre. Auquel cas, vous ramènerez chez vous de très belles couleurs et une belle collection d'agréments collectés chez chacun.
Et lorsque l'on souhaite trouver sa voie, il est nécessaire de faire le vide pour mieux voir notre propre couleur, plutôt que celle de ceux que l'on souhaite éperdument aider.
Des techniques existent pour cesser de somatiser pour les autres et apprendre à rapidement confier ou transmuter les charges perçues.
Alors devenez une éponge libre de porter un K-way.
Au plaisir de vous accompagner.
Théo
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