Souvent nous aimerions que tout soit écrit, telle une notice magnifiquement dessinée d'un meuble Ikea. Faites A puis B puis C et hop le meuble est assemblé. Seulement dans la vie, comme avec les meubles, parfois on se retrouve avec une vis dans la main et l'on se dit "oups, elle est sensée aller où celle là ".
Et heureusement, tout n'est pas écrit ainsi ni catalogué.
Faites le pas du jour, le reste viendra.
Lorsque l'on se lance dans la grande aventure du changement, qu'il soit interne, professionnel ou d'un retour à la santé, rien n'est plus frustrant que de ne pas savoir comment s'y prendre ni comment faire. La vie maligne, nous connaît bien. Telle une tante pleine de douceur et de sagesse, elle nous observe et nous propose avec discrétion des pistes d'exploration.
Alors face à ce chemin, on doute, on hésite, on pense, on pense encore, on pense beaucoup, on pense encore un peu, on pense à nouveau, et on repense un tout petit peu quand même au cas où, et alors on lève le pied pour s'apprêter à faire un pas, et vite on le repose derrière le pas resté ancré au sol...
L'être humain dans toute sa splendeur !
Néanmoins, le premier mouvement peut bien entendu être celui externe d'un passage à l'acte. Mais il peut aussi être interne, en lien permanent et vivant avec ce qui se joue derrière l'acte que l'on souhaite poser. Et parfois, ce discret et subtil retour à l'intériorité nous dévoile quelques brides d'émotions encore toutes tourneboulées.
Leur posant notre regard inconditionnel, respirant avec elles, les embrassant pleinement, celles-ci reviennent à la vie, cessent d'être cristallisée et comme par magie se dénouent, s'allègent et s'apaisent.
Alors l'aventure se met en marche.
Cet infime et gigantesque pas vers nous-mêmes nous permet de détricoter nos états d'êtres et états d'âmes qui sont le plus puissant des carburants comme le plus puissant des freins. La clef, accepter les résistance à le faire. Elles font pleinement partie du chemin. En luttant contre la résistance, nous la renforçons. Par maladresse. Je ne veux pas ressentir ceci ou cela, je voudrais ne pas penser ceci ou cela. Mais toute cette puissance de volonté certes nous donne l'illusion de la puissance magistrale qu'il nous faut pour avancer et tout mettre en œuvre et surtout dans une belle lutte interne. Alors qu'avec subtilité, on peut passer de l'adage "soit fort", à l'adage "soit fin".
Et cela en embrassant pleinement les inconforts, les émotions qui naissent lorsque l'on tend vers nos aspirations et projets, ainsi que les myriades de pensées sabotages, léthargiques ou paresseuses qui nous traverserons l'esprit.
La respiration et les phases d'intégration deviennent alors des phares dans la nuit. En intégrant pleinement les vécus présents et passés, ceux-ci s'allègent, nous libèrent de nos dogmes, fardeaux et systèmes de croyances limités, par le simple fait de se laisser traverser par le vivant, le mouvant, l'émotionnel sans s'y attacher et le laisser s'écouler en soi et à travers soi.
Alors, lorsque le ventre a fini de digérer son sujet du moment, la nature et la qualité des pensées changent, s'améliorent, se clarifient et s'illuminent. La paix revient, quelque soit le sujet.
Tout doucement le chemin jusqu'à présent inatteignable devient plus accessible, voir même le premier pas ou premier micro-mouvement a été fait sans que l'on s'en rende compte... Et déjà la vie nous propose le pas suivant, nouveau cap, nouvelles explorations et assimilations internes, dans une danse fluide, comme un fleuve qui s'écoule tranquillement. Sans retenir l'eau que contiennent ses berges, ni construire de barrages, pour tenter d'en tirer une énergie lorsque les soupapes sont libérées.
La fluidité dans l'accueil.
La grâce dans le mouvement interne.
Laisser s'écouler
Chacun à notre rythme, nous pouvons élargir nos canaux pour laisser passer les obstacles qui en obstruent la voie. La seule condition : oser faire un pas vers soi.
Et pour faire le votre, n'hésitez pas à vous faire aider.
Au plaisir de vous accompagner.
Théo